Si le CACI a joué et joue un rôle majeur dans les relations Alsace-Burundi, c’est en s’appuyant sur le sport et en particulier le judo. Ceci est dû à l’histoire et aux liens qui se sont tissés entre nos deux régions dès 1982 mais qui se sont malheureusement distendus par la suite, pour renaître dans les années 2000.
Cependant, nous sentions bien qu’il fallait faire autre chose pour les jeunes Burundais. Il nous est apparu évident que nous pouvions agir dans le domaine de l’éducation où les besoins en matériels se faisaient cruellement sentir.
Mais que fallait-il faire, avec qui et comment le faire ?
C’est ainsi que je suis partie, en novembre 2006, à Bujumbura, avec des sportifs, pour tenter de faire un état des besoins les plus criants des écoles. Avant toute chose, il fallait voir si notre enseignement et le leur n’étaient pas incompatibles. La réponse était claire ; après avoir visité deux écoles et lycées importants, nous avons pu constater que le système d’enseignement du Burundi suit notre système français : programme identique et francophone (mais leur langue, le Kirundi, est bien entendu enseignée). Constatation faite également en 2008, lors d’une autre visite dans quatre écoles de montagne (Bisoro).
Les enseignants burundais avec lesquels nous avons longuement discuté, nous ont fait part de leurs besoins : livres de classe et de bibliothèque, encyclopédies et dictionnaires, matériel pédagogique, de laboratoire, sportif…
Dès notre retour, nous avons sollicité de nombreux collègues du primaire et du secondaire et rassemblé un matériel hétéroclite provenant d’écoles, de bibliothèques et même de particuliers et qu’il a fallut trier, étiqueter, entreposer pour n’envoyer que des choses en bon état – et nous y tenons – de quoi remplir un container.
Notre souci majeur est évidemment l’acheminement vers un pays sans voies de chemin de fer et aux moyens de communication difficiles.
Grâce à un professeur allemand de Albstadt – ville d’Allemagne jumelée avec Chambéry – nous avons pu expédier quelques mètres cubes de livres destinés aux différentes écoles visitées (une partie pour Bisoro, une partie pour la Fédération Burundaise de Judo qui pourra ainsi les répartir dans les établissements partenaires) et que les petits écoliers burundais attendent avec impatience.
Pour eux, tout livre
est un trésor et force est de constater que lorsqu’ils en ont un, ils
en prennent grand soin. Force aussi de constater que le « gaspillage »
chez nous fait des heureux là-bas.
Nous continuons notre récolte en vue de remplir notre propre container que nous cherchons à financer.
Suite à nos échanges avec des collègues enseignants d’Afrique, nous pensons que la prochaine action se situera sur un autre plan : pédagogie et méthodes d’enseignement. Un début de discussion a déjà eu lieu avec des professeurs de lycée.
Nous sommes heureux de constater que la langue française tient une bonne place dans cette région des grands lacs d’Afrique.
Marie-Odile Messner
Expertise éducative
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